LES LIGNES DROITES : ennui ou émotion ?


La Meseta (de mesa, table) occupe près de la moitié des terres d’Espagne.

Ce vaste plateau entre 1 000 et 400 m d’altitude s’étend de la vallée du Duero, au nord, à la Sierra Morena, aux portes de l’Andalousie.

Bordée de montagnes, divisée par la grande cordillère centrale, la Meseta est une haute plaine privée d’ombre, au climat rude en raison de l’altitude et des hauteurs qui l’isolent et la partagent.

La Meseta est une terre de céréales et de vigne, où l’olivier est absent, interdit par la rigueur de l’hiver tandis que les étés sont brûlants.

MARCHER dans la Meseta est-ce le pire ou le meilleur ?

Faut-il croire ceux qui la décrivent comme un désert sans intérêt ? Fait de poussière blanche ou rouge, de cailloux, et où la canicule est redoutable ?

Ces interminables lignes droites reflètent-elles l’ennui ou des moments riches en émotions intérieures ?

Le doute, l'effort solitaire sans distraction, la monotonie donnent un caractère spécial à ce passage aussi spirituel que physique.

Chacun peut imaginer d’immenses lignes droites posées dans un décor d’une monotonie absolue, où le marcheur évolue, seul, écrasé par le soleil.

Des étendues austères, des immensités où seuls quelques cailloux et des champs d’éoliennes animent le paysage de champs à perte de vue.

Quelques ruines, quelques villages, un peu de dénivelé, quelques sculptures, rompent avec la platitude tandis que l'homme avec son ardeur légendaire, travaillant le sol, créant des formes singulières, rend à l’horizon une beauté particulière.


Étranges observations qui dirigent les pensées et ramènent l'esprit ou la mémoire vers les longues traversées passées ...... du désert quotidien.

Quelle aventure !